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Bilan qualitatif 2018

Publié le 7 janvier 2020 Mis à jour le 7 janvier 2020
Date(s)

le 1 janvier 2019

Le bilan qualitatif des actions du programme "Handicap et citoyenneté" pour l'année 2018.

1. Rappel du contexte et des objectifs de l'action

Le projet « Handicap et citoyenneté » est porté par l’Université Clermont Auvergne et l’Université de Saint-Boniface. Il ambitionne de consolider le champ des études francophones sur le handicap. Il se situe dans le cadre des études critiques et des études sociales sur le handicap ainsi que de celui des études des minorités. Par son objet et par son approche théorique, il souhaite apporter une contribution académique et sociale importante qui touche plusieurs domaines, dont notamment les sciences humaines et sociales, les études de la santé, la bioéthique, le droit... Il inclut également à part entière dans sa démarche des manifestations culturelles et sportives et un projet pédagogique. Ce projet aspire à construire de manière pluridisciplinaire une réflexion innovante quant au handicap vécu en contexte francophone, avec les personnes en situation de handicap et en mobilisant la communauté scientifique en interaction avec son environnement.

Être citoyen, c’est pouvoir prendre pleinement part et pas simplement être objet d’attention. C’est être un sujet actif et coactif dans une société qui se donne les moyens d’être inclusive. C’est être en mesure d’être un acteur de sa vie individuellement et collectivement, de prendre possession de son être physique et psychique et de son environnement physique comme social. C’est être en mesure de s’approprier les différentes dimensions de l’existence et de pouvoir faire des choix.

En dépit des évolutions législatives, la citoyenneté affirmée peut rester pour partie relative. Pour les personnes en situation de handicap, les écarts restent constants entre les droits et la pratique des droits. La citoyenneté se gagne certes par le droit, par l’effectivité du droit mais aussi nécessairement par notre capacité à modifier les représentations du handicap, ce qui implique d’analyser ces représentations autant que leurs ressorts et de coconstruire des actions en commun avec les personnes en situation de handicap, en mixant les populations, y compris dans le champ de la recherche.

L’objectif général du projet est de contribuer collectivement à une réflexion sur l’accès à la citoyenneté des personnes en situation de handicap. Il s’agit par ailleurs d’approfondir et partager les savoirs sur le handicap à partir de connaissances scientifiques, de perspectives expérientielles et d’expressions artistiques et sportives, menées en commun entre les personnes. Il s’agit également de consolider les réseaux de recherche francophone internationaux, d’allier la réflexion et l’action, les expériences de vie et la recherche, de proposer des groupes de travail et des ateliers mixtes, de créer de vrais sas de travail en commun et de rencontres, de développer une démarche propre à contribuer à transformer les représentations du handicap.

Ce projet, ouvert aux diverses approches et incluant diverses problématiques, se veut un dialogue sur le handicap qui devrait assurer de nouvelles perspectives de connaissances et de reconnaissance à l’égard des personnes en situation de handicap.


2. Déroulement de l'action (grandes étapes)

En 2018, l’action qui bénéficie du parrainage du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées et des ministères de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, de la Culture et des Sports, s’est déroulée en deux temps.

L’un s’est tenu, des 12 au 15 juin 2018, au Canada, à Winnipeg (1ère communauté francophone de l’ouest canadien), à l’occasion des 200 ans de l’Université de Saint Boniface, et l’autre des 13 au 21 novembre, en France, à Clermont-Ferrand avec de nombreuses délégations étrangères.

Du point de vue scientifique, le programme s’est ouvert par un colloque sur le thème « Regards croisés sur le handicap en contexte francophone » et s’est poursuivi avec la thématique « Handicap, emploi et insertion ». Chacun des temps s’est matérialisé par des entrées multimodales. Outre la dimension scientifique, l’action s’est construite avec des temps culturels et sportifs (expositions de photographies, de peintures, représentations théâtrales, danse, chants, journée de sport partagé...) et une implication des étudiants.

D’autres manifestations sont prévues en 2019 et 2020, en national et à l’international.


3. Difficultés rencontrés

Les personnes en situation de handicap ne sauraient être simplement destinataire d’une réflexion sur le handicap. Elles doivent être mise en position d’en être parties prenantes ce qui a pour conséquence de construire une démarche apte à prendre en compte les spécificités des personnes et les obstacles dans l’échange scientifique même et l’ensemble des activités culturelles et sportives (traduction, velotypie, accessibilité des bâtiments et des outils, temps de travail, présence d’auxiliaires de vie...).

Cette action internationale n’a d’intérêt que dans sa capacité à fédérer et elle implique par ses dimensions de mobiliser de nombreux partenaires. Il convient de présenter le projet, de convaincre sur sa pertinence et d’amener des partenaires à s’engager non pas seulement financièrement mais aussi dans une démarche collective sur la durée.


4. Résultats de l'action

Les résultats sont extrêmement positifs tant par le nombre d’intervenants y compris les artistes (près de 250 personnes), de participants (plus de 2 200 personnes dont lors de la journée de sport partagé du 16 novembre 2018 près de 700 scolaires et jeunes des établissements spécialisés ; cette dernière a globalement accueilli au stadium Jean Pellez 1100 personnes), des étudiants et des élèves (Technique du son et de l’image et Journalisme de proximité par la couverture audiovisuelle et radiophonique des manifestations, Guide-conférencier par des visites guidées accessibles, BDE Staps dont plus de 100 étudiants ont organisé et encadrés des activités, élèves du lycée de Chamalières...) et les partenaires (État, universités, collectivités territoriales, intercommunalités et représentants du monde socio-économique) qui ont su se fédérer, non seulement par des soutiens financiers directs ou en nature (gymnase, patinoire, stadium, opéra, salles d’expositions, amphithéâtres... mais aussi Saint-nectaire, chouchous, pain
et viennoiseries, boissons...) mais encore par leur implication forte dans notre démarche collective. Nous avons dû mettre en place des groupes de travail et des ateliers, et certains des partenaires ont été totalement parties prenantes de cette dynamique. Notre souhait est de fédérer des acteurs à l’échelle des territoires. Les objectifs ont été atteints et les acteurs présents.

La démarche a initié des synergies nouvelles dans et en dehors du programme grâce aux liens et aux collaborations créés et grâce au soutien et à l’accompagnement de l'Agence universitaire de la francophonie


5. Perspectives

La démarche se poursuit avec une volonté affirmée des intervenants et des partenaires de continuer à coopérer et à travailler au renouvellement de la démarche scientifique sur
le handicap, à changer les regards sur le handicap par une diversité d’approches (scientifique, culturelle, sportive et un projet pédagogique) et à faire rayonner nos territoires et la
francophonie. La démarche souhaite contribuer à structurer un réseau international francophone sur le handicap. Par ailleurs, la volonté est de favoriser les échanges de bonnes
pratiques et les mobilités enseignantes et étudiantes, y compris des enseignants et des étudiants en situation de handicap.

Les perspectives s’appuient sur quatre volets propres à favoriser le travail en réseau et l’innovation en matière de handicap que l’on souhaite inscrire dans un projet Érasmus plus en partenariat avec l’Agence universitaire de la francophonie :

I) Approches croisées
Plusieurs manifestations scientifiques, culturelles et sportives sont prévues en 2019 et 2020.

Si des manifestations se tiendront sur les différents sites de l’Université Clermont Auvergne, d’autres auront lieu à Aix-en- Provence, Chambéry, Nouméa, Paris, Poitiers, en présence de délégations françaises et étrangères, mais aussi à Casablanca, Namur ou encore Beyrouth et de nouveau au Canada.

Afin d’assurer la valorisation scientifique des travaux de recherche du programme, une collection a été créée au sein des presses universitaires Blaise Pascal de l’Université Clermont Auvergne : « Cohésion, handicap et citoyenneté ». Elle accueillera les travaux du programme et sera ouverte à d’autres publications.

2) Enseignement supérieur,espace francophone et handicap
Une recherche spécifique souhaite associer des universités européennes et canadiennes afin d’étudier la prise en compte du handicap dans les établissements d’enseignement supérieur de l’espace francophone avec un focus spécifique sur la zone européenne. Il s’agit d’identifier les bonnes pratiques et de les diffuser à l’échelle de la francophonie.

Ce volet repose également sur le développement de mobilités enseignantes et étudiantes dans le cadre de missions d’expertises, d’enseignement et de recherche. Il s’agit aussi de proposer des universités d’été.

À l’issue, il s’agit d’établir un guide des bonnes pratiques ainsi que d’aboutir à la signature d’une charte sur des engagements communs en matière d’accueil et d’accompagnement des personnes en situation de handicap dans l’enseignement supérieur : modules de sensibilisation, diplômes expérimentaux, activités de recherches, achats solidaires, accessibilité...

3) Innovation numérique et appropriation sociale des outils numériques par et pour des personnes en situation de handicap
L’objectif est non seulement d’évaluer l’appropriation sociale des outils numériques mais encore de susciter et d’accompagner le développement d’applications numériques
innovantes propres à contribuer à améliorer concrètement la situation des personnes.

4) Exploration de partenariats
Un volet spécifique est dédié à l’exploration des partenariats et au renforcement continue du consortium.


6. Moyens de communication et de publicité

Ce projet n’a été et n’est possible qu’avec le soutien de nombreux partenaires. Ces soutiens sont affirmés oralement à l’occasion des différentes manifestations ou lors des
rencontres avec les différents partenaires.

Ils le sont aussi par la présence du logo des partenaires sur le site internet du programme, sur les lieux des manifestations et par un logo partenaires renvoyant au site internet dédié : https://handicap-citoyennete.uca.fr.